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Emprise du castrum primitif
de Laval sur le cadastre
napoléonien (DAO / Service
archéologique, Ville de
Laval)
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Le 9 janvier dernier, une
équipe de 7 archéologues appartenant
au service Patrimoine de la Ville de Laval a pris
possession des abords du château de Laval
pour une opération destinée à
durer un an. Scindée en cinq phases
d'étude délimitées par des
secteurs géographiques, celle-ci devrait
permettre de mieux appréhender la forme du
castrum primitif du 11ème siècle
ainsi que de comprendre la genèse de
l'actuelle place de la Trémoille.
Les
problématiques scientifiques de
l'opération archéologique
L'emprise du chantier
archéologique se situe à
l'extrémité est d'un plateau calcaire
dominant la vallée de la Mayenne. Dans les
premières décennies du 11ème
siècle, c'est ce site qui est choisi par Guy
de Dénéré, parent proche de
l'évêque du Mans, pour y
établir une forteresse visant à
contrôler une voie antique traversant la
rivière à gué. Ce point de
passage important entre le bassin parisien et le
massif armoricain est à mettre à
l'origine de la création de Laval.
Les études du cadastre
napoléonien ont révélé
que l'emprise au sol du premier château de
Laval allait bien au delà de la cour du
château actuel. En effet, l'ensemble
fortifié était dominé par
trois mottes, tertres circulaires soutenant une
tour en bois, dont la plus importante
protégeait l'accès au plateau
à partir du haut de la place des acacias. Au
cœur de cette vaste enceinte, des bâtiments
ont vu le jour comme le domicilium
(résidence seigneuriale), retrouvé
par les archéologues dans la cour du
vieux-château il y a 30 ans. D'autres dorment
peut-être à l'heure actuelle sous nos
pieds...
Au 13ème
siècle, à l'instigation de Mathieu II
de Montmorency, proche du roi de France, le
château adopte en partie la forme que nous
lui connaissons aujourd'hui : la forteresse se
replie à l'extrémité de
l'éperon rocheux dominant la rivière
et se dote d'un système défensif
comprenant remparts et donjon. Que devient alors
l'espace important ainsi libéré ? Les
archives restent muettes à ce sujet. Les
sources d'époque moderne nous permettent
seulement d'appréhender une place, cœur de
la vie commerciale de la ville d'Ancien
Régime avec ses anciennes halles finalement
détruites au 19ème siècle. Les
fouilles permettront sans doute de lever un pan du
voile de ce mystère...
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