|
Une dernière
visite s’imposait au château de Montflaux,
principal monument de la commune, en dépit
d’un arrêté de péril qui nous
obligea à le contempler de la route.
Il présent
une imposante façade en granit local
appareillé avec avant corps central
coiffé d’une horloge et deux pavillons
d’angle en légère saillie; les hautes
croisées et le grand perron soulignent la
noblesse et l’harmonie de cette construction des
années 1660 édifiée sur de
magnifiques caves voûtées, vestiges
d’un manoir antérieur du XVIè, comme
le quadrilatère des douves et le portail
monumental. Deux pavillons coiffés à
la Mansard et aveugles furent rajoutés dans
la seconde moitié du XVIIIè dans les
angles intérieurs. De l’ancienne chapelle
datant du début du XVIIIè, il ne
reste que les murs.
Le fief est
habité depuis le XIVè siècle
par la maison de Froulay, l’une des plus puissante
du Maine, qui par le jeu d’alliances illustres avec
les Brée, les La Ferrière, les
Mégaudais, finit par constituer une vaste
chatellenie, érigée en 1670 en
comté de Montflaux et englobant les
paroisses voisines de Carelles, Larchamp, La
Pellerine, Saint-Denis-de-Gastines et
Saint-Pierre-des-Landes.
|
|
Au fil des
siècles, cette famille fidèle
à sa devise « ProFide,
ProPege » donna de valeureux
capitaines : Charles, le constructeur,
lieutenant général, mort en 1671; son
fils Charles-Philippe, maréchal de camp,
mort en 1697; son petit-fils,
Charles-François, lieutenant
général, mort en 1744; son
arrière petit-fils, Charles-Elisabeth,
maréchal de camp, tué sans
descendance à la bataille de Lawfeld en
1747. Et aussi deux évêques :
Gabriel-Philippe, évêque d’Avranches
de 1668 à 1689 et Charles-Louis,
évêque du Mans de 1723 à
1767.
A
Charles-Elisabeth, succéda sa sœur,
dernière de la lignée,
Renée-Caroline (1714-1803), marquise de
Créqui; elle tenait dans son hôtel
parisien un salon littéraire
fréquenté par les philosophe
Fontenelle et Voltaire qui, dit-on, aurait
séjourné à Montflaux, sans
oublier de gratifier de ses largesses ses vassaux
du Maine.
Le château
passa ensuite par héritage aux mains de
grands personnages, les Breteuil, Goyon-Matignon,
Montmorency, Talleyrand-Périgord et
d’Etchegoyen qui le perdit au jeu en 1933 et les
collections inestimables de meubles et de portraits
furent alors dispersées.
|